Drôle de sentiment suite à la
polémique éclatée cette semaine sur les chiffres de ventes officiels des
livres... polémique déclenchée par l'un des plus gros vendeurs du marché (évidemment),
XO. Je vous laisse découvrir le résumé qui en a été fait dans le Figaro, ainsi
que l'article complet...
Au moment où les grosses maisons
réclament les "vrais" chiffres qui leur sont dus, et pour ce
faire un organisme centralisateur et régulateur comme il en existe par exemple
pour le disque (la Sacem), les auteurs dont je fais partie ne peuvent
qu'abonder... sans chasser tout à fait cette impression désagréable qu'ils
seront une fois encore le dindon de la farce. Eux à qui jamais aucun chiffre
n'est communiqué spontanément. Il faut d’ordinaire les réclamer et, selon la
source, ils varient du simple au double. Eux qui n'ont d'autre choix de croire
sur parole leur éditeur quant aux droits d'auteur octroyés, sous peine d'être
sommés d'aller voir ailleurs. Des chiffres, oui, mais pour ceux qui en touchent
les dividendes ! Pour les autres... cela reste malheureusement une autre
affaire, toujours plus opaque.
Quinze grandes maisons
accusent l'institut d'études Ipsos et le magazine
« Livres Hebdo » de minorer les diffusions.
LES ÉDITEURS ne sont pas contents. Alors que le marché
traverse une grave crise, les grandes maisons d'édition (Actes Sud, Albin
Michel, Flammarion, Gallimard, Grasset, Robert-Laffont, Fayard, XO...)
contestent avec force les chiffres de vente des romans, documents et essais
établis par Livres Hebdo et Ipsos. Ils considèrent que l'institut de
sondage abaisse de 30 % la réalité des ventes. Une lettre exprimant leur
courroux a donc été expédiée à l'hebdomadaire professionnel qui devrait en
publier des extraits vendredi prochain. Les signataires, avec à leur tête
Bernard Fixot, PDG des Éditions XO, accusent le magazine et Ipsos de « noircir
de manière inexacte le tableau » et « d'une méconnaissance du
marché ». Selon eux, les quinze meilleures ventes sont sous-évaluées
d'un million d'exemplaires par Ipsos.
« Les chiffres font partie de la communication des
éditeurs. À partir du moment où l'on en publie d'autres moins flatteurs, cela
pose un problème, explique Christine Ferrand, rédactrice en chef de Livres
Hebdo. Nous, par le biais d'Ipsos, nous donnons les ventes réelles aux
consommateurs - les « sorties de caisse » -, tandis que les éditeurs
parlent, eux, des ventes facturées aux libraires. Or il y a un fossé entre les
deux informations. Il faut rappeler qu'en cette période difficile, les retours
(livres non vendus) sont très importants, de l'ordre de 30 % pour la
littérature générale.
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