Tiens, il y avait longtemps… Les hasards de mon planning perso m’ont conduit hier bd Raspail, à Paris, vers 17h, juste au point de départ d’une manifestation des intermittents du spectacle contestant le dernier accord en date. Je me suis toujours senti gêné aux entournures par le mouvement des intermittents. Solidaire par nature de leurs revendications, je ne peux m’empêcher de les regarder avec œil un peu envieux : quand les assedic leur assure un minimum vital (même si les conditions se durcissent), qui couvre et aide ces dizaines de milliers de « lumpen intellectuels » de l’art contemporain ou de l’édition, stagiaires ou CDDistes prolongés, indépendants payés au lance pierre ? Pour une réflexion plus poussée notamment sur la condition des écrivains, globalement les plus pauvres et les moins considérés des « ouvriers de la culture » en France, je vous renvoie à l’excellent livre de Bernard Lahire, La condition littéraire, aux éditions de la Découverte.
Honnêtement, je comprends ton malaise face à leurs revendications. Moi j'ai un travail standard, je suis bien payée, je ne me plains pas. Mais pour ça, je travaille et je cotise pas mal. Et ça me dégoute que des personnes profitent du système sous prétexte qu'elles sont artistes en cherchant à rester suffisamment longtemps sans travail pour toucher je ne sais pas quelle alloc. Si tous les Français faisaient comme ça, on irait droit au mur. D'ailleurs, même sans que tous les Français fassent comme ça, on y va. Moi j'estime que si quelqu'un apporte suffisamment à la société, c'est normal qu'il gagne bien sa vie. Mais si ça n'intéresse pas la société, et bien qu'il fasse autre chose. La société n'a pas à entretenir tout un tas d'assistés, sous prétexte d'art. D'ailleurs, sur quelles bases ? A l'inverse, si tu passes beaucoup de temps à écrire des livres et que ça intéresse beaucoup de gens, c'est normal que tu sois payé décemment. Bonne continuation à toi
Rédigé par : Cassiopée | 08 décembre 2006 à 15:20