Si vous faites partie des quelques lecteurs (privilégiés ?) de mon roman Son parfum (voir dans la colonne de droite, ci-contre), vous vous souvenez sans doute que je situe une ou deux scènes clés de mon intrigue à Versailles. Ni au château, ni dans les immenses avenues qui sillonnent la ville, mais dans les bâtiments très modernes de l’Isipca, l’école française de parfumerie, et plus précisément au sein de l’Osmothèque, le conservatoire des parfums. Joséphine et Mathilde, mes héroïnes, viennent y subtiliser, nuitamment, le précieux « jus » qui sauvera l’une d’entre elles (faut bien que je ménage le suspense pour les autres, qui n’auraient pas encore lu).
Pour les besoins de ce roman, j’étais allé, il y a maintenant près de trois ans, passer deux demi-journée à l’Osmothèque, dans le cadre des conférence qui y sont données chaque semaine. Des conférences d’initiation à l’art et l’hsitoire des parfums absolument passionnantes, soit dit ne passant…
Or, j’y suis retourné hier. Cette fois non plus en qualité de simple spectateur, mais invité par ‘Monsieur’ (avec u grand M) Jean Kerléo himself, le fondateur de l’Osmothèque. Cet homme d’un certain âge, désormais à la retraite, fut pendant plus de trente ans l’un des très grands noms (et très grands « nez »)de la parfumerie de luxe ; Nez exclusif de la maison Jean Patou, on lui doit non seulement toutes les créations de cette marque, mais aussi, par exemple, tous les produits de la marque Lacoste.
Ce monsieur d’une gentillesse et d’une humilité aussi totales que son talent, voulait donc que nous devisions autour d’un déjeuner. Au passage je signai une petite quinzaine d’exemplaires de Son parfum pour lui et ses collaborateurs. Mais surtout j’eu ce privilège qu’il me raconte, pendant près de deux heures, comment il était devenu nez quasiment par hasard, comment un brin de chance avait fait de lui un parfumeur incontestable, comment il avait renoncé aux sirènes de New York pour rester auprès des siens, en France, ainsi que mille anecdotes sur les plus grands noms de la parfumerie qu’il avait côtoyé toutes ces années… En soi, un vrai roman !
Ce fut délicieux, au propre comme au figuré. Dans sa voiture qui me déposait à la gare de Versailles Rive Droite, je notai une « touche » ou mouillette, coincée dans le tableau de bord. Il ne se laissait pas de Délice, de Cartier, testé la veille, et laissait ce petit bout de carton embaumer l’habitacle… toute la délicatesse du bonhomme était là, dans ce petit geste qui disait qu’on ne s’extrait jamais vraiment de la passion que l’on peut nourrir pour les odeurs.
: ))) Une bien belle rencontre !
Alors comme j'ai son Parfum depuis la pré-commande, que l'été m'a permis de le lire tranquillement je comprends encore plus l'émotion sous-jacente de cet article ^^
Rédigé par : Claire | 26 octobre 2006 à 22:00