Il y a encore pire que ne pas exister aux yeux de ceux dont
vous vous fichez pas mal, il y a faire le malin dans l’espoir d’exister un
peu... Mea Culpa. C’est sans doute ce que j’ai fait hier soir.
Soirée il y a eu, donc. Plumes&Dentelles qu’il disait. Décevant de ce point de vue car bien peu de femmes étaient habillées (ou plutôt dévêtues) comme le laissait supposer la reine de la soirée, grande prêtresse de la lingerie glam’, j’ai nommé Chantal Thomas. Non, un balcon de soutien-gorge là, un string criard qui dépasse du pantalon ici... mais rien de bien amusant à se mettre sous les yeux. C’est bien l’édition ça, on s’encanaille avec des pincettes, on y va sans y aller.
A peine si j’ai aperçu Dali dans cette foule pressurée dans une cave voûtée, perfusée d’infrabasses, aspergée de champagne. De dos sa silhouette féminine était plus troublante que jamais. Je l’ai vu butiner de groupe en groupe toute la soirée, sourire permanent, hilarité toutes les minutes... Et dire qu’on paie des gens pour ça.
Et puis il y avait les staaaaars de la soirée, les auteurs des nouvelles de cet ouvrage collectif : Serge Joncour, David Foekinos, je cite de tête, j’ai oublié les autres.
Mais le vrai moment de bravoure a été pour moi l’irruption d’une grande gigasse blonde, grande duduchette qui m’a évoqué un ancien et bref amour. Dali est assis momentanément à ma gauche, et Duduchette arrive face à moi. Dali ne la voit pas tout de suite. Puis jette un œil vague de son côté et dégaine son sourire. Ils se sautent dans les bras. « Incroyaaaaaaablen tu es là !!! ». Après une coupe ou deux j’entends mieux dans le brouhaha. Je comprends que Duduchette est une ancienne étudiante de Dali, qu’il lui a donné quelques cours d’édition en Fac, qu’elle est une sorte de groupie. Le drôle, c’est la naïveté avec la quelle cette fille avoue avoir tout fait pour le retrouver, lui, là, ce soir, maintenant, et lui faire la lèche qu’elle est en train de lui faire, lui dire à quel point ses cours étaient merveillllllleux, j’en passe. Et vous n’allez pas le croire.... ça marche. Dali s’esclaffe, rougit juste ce qu’il faut, et lui propose un petit poste à trois balles dans la grande et belle maison. Duduchette syncope quasiment dans sa flutte, c’est trop de bonheur. Elle n’arrive plus qu’à répéter en boucle, comme un bonze blond et éméché : « C’est trop génial de vous avoir retrouvé, c’est trop génial ».
La vraie question du jour est : jusqu’où serais-je prêt à aller, moi, pour atteindre cette sacro-sainte visibilité, pour que vous ayez la « chance » d’entendre parler de mon livre, lecteurs, pour que je sombre pas dans le gouffre des méventes et du pilon, pour que mes pages sortent des cartons reçus par les libraires ? Quelle putasserie vais-je bien pouvoir trouver....
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