Le 3 novembre prochain, sera décerné le prix Goncourt. Je tenais solennellement et par avance à remercier le jury de l’académie du même nom de ne pas m’attribuer ce prix si prestigieux. Non, vraiment, merci. Je n’aurai sans doute jamais l’occasion de les remercier pour me l’avoir attribué, il est donc préférable de procéder de la sorte. Au moins, que l’un de mes romans paraisse ou non cette année-là, aurai-je le plaisir de leur adresser mes remerciements tous les ans. Ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai pu voir hier ce pauvre Bernard Pivot invité sur le plateau du 13h de France 2. Il est en plein Parkinson ou quoi ? Le sourire figé, il dodelinait de la tête comme un chien à l’arrière d’une voiture... Et dire qu’il fait figure de benjamin, pour ne pas dire de « petit jeune », au sein de l’académie Goncourt ! Alors merci, dieu des lettres, de ne jamais soumettre le moindre de mes textes à l’attention de ces barbes-là. Laissez moi vivre dans les quartiers où ils n’iront jamais mettre les pieds, laissez moi être romantique, romanesque, cucul ou provoc’, laissez moi traiter des sujets « qui ne se font pas », laissez moi conjuguer comme je l’entends ou brouter la même herbe qu’un autre, laissez moi raconter des histoires invraisemblables et donnez moi juste assez de lecteurs pour y croire. Je ne demande pas plus, au fond...
Puissent vos souhaits être exaucés très cher.
Rédigé par : Claire | 15 février 2006 à 14:01